Problème n°45 : " Retraite sans flambeau"
Deux enseignants, les professeurs Patrérond et Trescarré, ont commencé leur carrière en même temps, à l'âge de 20 ans.
Leur carrière dure 40 ans, après quoi ils comptent bénéficier d'au moins 20 ans de retraite, avant de devoir partir définitivement vers un monde réputé meilleur...
Leurs conditions sont identiques d’un point de vue salarial : leur salaire de départ est de 2000 €, et chaque année il est augmenté de 2 %.
En revanche, les professeurs vivent dans des pays très différents bien que limitrophes :
- le professeur Patrérond vit en Bordurie Populaire, où le régime de retraite est entièrement par répartition : il cotise pour sa retraite à hauteur de 25 % de son salaire ;
- le professeur Trescarré vit en Syldavie Confédérée, où le régime de retraite est entièrement par capitalisation : il cotise pour sa retraite à hauteur de 25 % de son salaire, et cet argent est investi dans un fonds d’épargne étatique sans risque (pour autant que cela existe) qui garantit des intérêts composés annuels de 3 % par an (les intérêts sont incorporés au capital chaque année).
Calculer combien chacun peut espérer gagner mensuellement quand il sera à la retraite. Lequel des deux professeurs aurait intérêt à changer de pays ?
On suppose qu'il n'y a pas d'inflation, que les cotisations de retraite par répartition produisent des droits à pension équivalents (c’est-à-dire que le salarié récupère en allocations retraite au minimum l'équivalent des montants qu’il a cotisés dans sa vie active) et que les intérêts composés du système par capitalisation sont calculés annuellement.
Réponse au problème (je vous épargne les calculs) :
L'un des professeurs verra son salaire de fin de carrière passer de 4329 € à 1500 € (la répartition donnera dans son cas un "taux de remplacement" de 34 %).
L'autre verra son salaire de fin de carrière passer de 4329 € à 2635 € (taux de remplacement de 60 % pour la capitalisation).
L'auteure conclut à juste titre :
On voit clairement le problème propre à la répartition : ce n’est pas un placement d’épargne, mais une simple redistribution entre tranches d’âge, les sommes cotisées ne servant pas à créer de nouvelles richesses via l'épargne. Et l'on n’a pas ici tenu compte des problèmes propres au régime par répartition : l’hypothèse que le salarié récupère l’équivalent de ce qu’il a cotisé était déjà très optimiste, et ce d’autant plus que ce cotisant est jeune, étant donnée la démographie défavorable des pays développés !
5 commentaires:
Je n'ai rien compris à votre calcul, qui me parait très contestable car partant d'hypothèses ...très hypothétiques.
La seule chose que j'ai comprise, c'est qu'après 45 ans de cotisations en tant que médecin libéral (actuellement 12 000€/an) je serai agréablement surpris si je touche plus de 500€/mois !
Ce n'est pas une démonstration, les calculs ne figurent pas, car ils sont un peu pénibles. Les hypothèses sont raisonnables, et les conclusions ne sont pas du tout en faveur de la répartition. Le but était simplement de montrer que répartition et capitalisation ne reviennent pas au même, comme certains le prétendent.
La faiblesse de la capitalisation tient à son risque. Ainsi, même sur une très longue durée, le splacements ont des parfois des rendements minable sou très faibles, quand ce n'est carrément pas un crach, qui, pour le coup, ruine les épargnants.
Depuis 5 ans, le CAC 40 a ainsi perdu 20 %. Si vous aviez démarré un plan d'économies à partir de cet indice, vous auriez perdu une grosse part de vos économies.
Vous remarquerez que les données du problèmes proposent un placement sans risque (par exemple obligations d'Etat), à un taux assez modeste de 3%. Même avec un taux de 2% ou de 1% par an, la capitalisation rapporte plus que la répartition.
Oui, en pur calcul théorique. Mais vous ne tenez pas compte du risque. Or, jouer sa retraite à la Bourse est un suicide potentiel si vous perdez votre capital. De plus, les obligations d'Etats sont bonnes tant que les Etats sont solvables. Or, des problèmes gigantesques s'accumoncellent.
J'ai été très longtemps chaud partisan de la pure capitalisation, mais une étude plus poussée m'a bien fait voir que ce n'est pas le système parfait. La répartition, elle, est tout simplement intenable démographiquement parlant. Ceci étant dit, il est évident que la responsabilité première de la constitution d'une retraite doit reposer d'abord sur l'individu, et jamais sur un Etat insolvable, dispendieux, gaspilleur et suprêmement irresponsable. G.
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